JF OAKES: West of Capricorn (2018)

De nos jours, il est assez rare qu’un artiste sorte un album de southern music à l’ancienne. Natif du Mississippi, JF Oakes renverse la tendance et nous propose un disque costaud et authentique. Avec sa voix chaude, il nous emmène en territoire sudiste avec quelques complices très doués dont certains ne sont pas des inconnus comme l’organiste Billy Earheart (qui a joué avec le Bama Band d’Hank Williams Junior et les Amazing Rythm Aces, des noms qui parlent d’eux-mêmes) ou l’excellent guitariste Max Williams. Mister JF explore pratiquement toutes les facettes de cette musique que nous aimons tant. En voici quelques exemples. Dès le début, « Low down » nous envoie en pleine face du country/rockabilly au rythme rapide avec un super solo de guitare country-rock. Juste derrière, le southern rock classique « The weight of love » nous fait taper du pied. « Gypsy queen » se révèle très entraînant avec son backbeat à la Bo Diddley sur les couplets et son refrain mélodique bien sudiste. Le soul/blues syncopé « Bless your heart » se décline sur un tempo médium avec des chœurs. « Lucky » fait très fort. Il s’agit d’un funky blues à la Charlie Daniels (dans le genre de « Trudy ») avec des chœurs et des cuivres ainsi que deux très bons solos d’orgue et de six-cordes. Le meilleur titre de l’album est sans doute « One-sided story », une lente ballade sudiste mélodique sur laquelle la voix de JF Oakes sonne merveilleusement bien. Par contre, on déplore l’absence d’un solo de guitare. Dommage ! Notons aussi deux autres bons morceaux : « Everybody come with me » (dans l’esprit southern country avec un excellent solo de gratte) et « Love or hate (no fool) » (un titre southern soul qui balance, un peu dans le style de l’Allman Brothers Band). Pour finir, un coup de chapeau à « The weeping willow (a civil war lament) » qui parle des dernières volontés d’un soldat durant la guerre de sécession. Á part la basse et la batterie, l’arrangement fait la part belle au style acoustique (guitare sèche et banjo). Une pedal steel décore harmonieusement cette chanson qui me fait penser à Marshall Tucker Band. Bravo ! Voici donc un superbe album venu directement du Mississippi et qui sent bon le Dixieland. Espérons seulement que ses problèmes de santé n’empêcheront pas JF Oakes d’enregistrer un autre disque et de remonter sur scène.

Southern spirit will never die !

Olivier Aubry